Si j’avais su…
Si j’avais su que l’ombre douce qui chantait les matins de ton cœur était si fragile
Si j’avais su détourner ces sens égarés, et en modeler l’argile
Je serais en vie
Si j’avais su fermer un instant la boîte de Pandore
Si j’avais su écouter les silences quand ils se changent en or
Je serais en vie
Si j’avais su garder les yeux ouverts en contemplant le nord
Si j’avais su conserver tête froide à la vue du trésor
Je serais en vie
Si j’avais su que les jours pleureraient devant l’aube le départ de la lune
Si j’avais su que les éclats de perle se feraient compagnons d’infortune
Je serais en vie
Si j’avais su que les fruits de passion seraient rongés sans cesse de cruelle amertume
Si j’avais su que pour toujours l’horizon serait couvert de brume
Je serais en vie.
Si j’avais su enfin arrêter ce flot sombre qui, dans ses minutes sans fin, roulait sur ma peau
Alors que me revenaient encore, ultime désillusion, ton rire et ton odeur.
Je serais en vie.
Flaiche